Dragons Catalans 28 - 100 Hull F.C

Samedi 16 Avril 2011 - Stade Gilbert Brutus

8025 spectateurs

L'avant match...


Hull FC est à Perpignan depuis hier, jeudi. L'entraîneur Richard Agar a profité de ce déplacement en France pour effectuer un mini camp d'entraînement. Les "Airlie Birds" qui viennent de dominer le Bradford d'Olivier Elima (34-24) reviennent dans le coup après une entame manquée. Richard Agar attend une confirmation des siens. Hier, le coach a fait part de sa détermination dans les colonnes du Hull Daily Mail : "On vient de faire le meilleur match depuis le début. Les joueurs jouent en équipe. Alors on va essayer d'accrocher une seconde victoire avant notre derby de vendredi prochain. On mérite d'être dans le top 8, nos trois derniers matchs ont été bons avec deux victoires".

 

Hull FC : l'anti-catalan

Hull FC qui ne désespère pas d'enrôler le trois-quarts centre Martin Gleeson (Wigan), fera sans Sean Long (suspendu), Washbrook et Dowes (blessés). Le pilier Sam Moa ne s'est pas entraîné cette semaine, il souffre du pied mais n'est pas encore forfait pour affronter les Dragons demain soir. Enfin, Sharp devrait être remplacé par le jeune et solide ailier de 19 ans, Reece Lyne (1m93).

 

Hull FC qui n'a recruté que Westerman (Castleford) et Sharp (Harlequins) cette saison, n'a pas eu les résultats escomptés d'entrée. Alors, Phelps et Obst ont signé en cours de saison, alourdissant sérieusement le "salary cap" du club. Seuls les Crusaders, les Harlequins et désormais Bradford ont mordu la poussière sous les charges d'O'Meley et des siens.

 

Mais la venue d'Hull FC n'est jamais un match comme les autres. Ces derniers cherchent le défi physique toujours à la limite. On se souvient de l'accrochage plein fer l'an dernier entre les deux paquets d'avants (victoire des Anglais 24 à 18). Hull, avec O'Meley, Fitzgibbon, Radford, Tickle et Moa, a du répondant. A Béziers aussi, voilà deux saisons, le choc avait été électrique, sans concession aucune. A croire que les "noir et blanc" vouent une haine sans faille aux Dragons.

 

Cette formation n'est pas celle qui pratique le rugby le plus ambitieux de la Super League. Par contre, c'est une équipe qui lutte, s'accroche et adore le combat.

 

Olivier Elima vient d'en découdre face aux prochains adversaires des treizistes "sang et or". Il sait que les Catalans devront maintenir leur niveau actuel pour passer : "C'est épais, solide devant et ils sont sous la pression du résultat. C'est une équipe qui a de gros objectifs et qui a les moyens financiers d'être devant en Super League. Nous n'avons pas été comme d'habitude en défense, nous avons ensuite perdu trop de ballons et on s'est usé face à leur pack. C'est aussi une équipe qui se connaît très bien et qui ne perd pas pied, ils restent sur une ligne, peut-être prévisible mais efficace".

 

Hull FC vient donc défier armes au poing les récents tombeurs de Warrington et de Wigan. La bataille promet d'être engagée et fera certainement des étincelles autour du tenu. Le bras de fer a commencé.

 

Source L'indépendant

 

Messieurs les Anglais... Tirez les premiers !


Steve Menzies © Hall66
Steve Menzies © Hall66

Le sort est conjuré.

Brutus n'est plus un gazon maudit. Et n'allez pas croire que les jardiniers du stade ont jeté de l'eau bénite. Les Dragons à la moustache fringuante ont confirmé leur extraordinaire redressement. On savait que l'équipe avait de la gueule. Hier, elle a prouvé qu'elle avait aussi un collectif, et une sacré défense. Une herse qui a tout de même fait trembler les Fitzgibbon et O'Meley. Trent Robinson avait tranché avant les débats. Thomas Bosc va encore patienter avant de retrouver la Super League. Seul Baile a remplacé Millard dans le groupe victorieux à Wigan. L'encadrement a décidé de densifier le banc avec trois piliers et un talonneur.

 

Et face aux colosses de Hull, il valait mieux être équipé devant. Ferriol et Casty ont d'ailleurs annoncé la couleur d'entrée. Et pour une fois, en défense, quelques timbres sont distribués. Hull est surpris, mais reste discipliné. Ce sont d'ailleurs les "Airlie Birds" qui sont les premiers a débloquer la marque par leur ailier Briscoe.

Mais le public redevenu chaud bouillant croit en ses "Dracs" et leur fait savoir.

 

Farrar et Dureau dans le coup

Farrar décidément très à l'aise à l'ouverture travaille la défense Anglaise. Il voit la faille. Baile s'y engouffre goulûment et file à l'essai. Tout juste le temps de voir Dureau claquer la transformation que Sa déboule au large. Il n'est pas seul. Blanch, fidèle lieutenant, prend le relais et dépose l'offrande derrière la ligne. Les "sang et or" ont de l'intention dans leur jeu. Le staff est rassuré.

 

Alors, les Dragons qui sont combatifs en défense varient le jeu avec toujours cette grosse profondeur. Mais c'est Hull qui revient dans la partie. L'ancien de Wakefield, Sam Obst est le plus vif. Il ramène les siens à deux petits points juste avant la pause. Mais les Dragons par Baile sont tout prêt de doubler la mise. Malheureusement, l'essai est refusé par l'arbitrage vidéo.

 

Les Dragons animés et inspirés proposent des solutions de partout. Hull hésite en glissant en défense. Il n'est faut pas plus pour voir Baile filer à l'Anglaise. Vaccari est au soutien. L'ancien lot-et-garonnais inscrit son quatrième essai en trois matches seulement. Alors, les Dragons insistent. Le bras de fer engagé est en passe d'être remporté. Devant, face à l'épais pack de Hull, les Catalans ont de l'allure.

Dureau rayonne, Henderson lui emboite le pas, mais dans la finition il manque encore quelque chose. Il faut dire que l'adversaire est de taille et du calibre aussi pour serrer le tour des tenus.

 

Ce match de guerriers ne ressemble pas pour autant à une bataille de tranchée. Le jeu est loin d'être verrouillé. Baile, puis Vaccari loupent le coche. Mais Hull sait aussi être très alerte balle en main. Phelps se voit beau, mais Menzies rôde. L'Australien avorte une attaque qui semblait promise à un final à six points.

 

Défense de choc

Les "black and white" donnent tout ce qu'ils ont. Mais ils se brûlent aussi les ailes. Menzies se frise la moustache en plantant un essai de 70 mètres. Le public est conquis. La star australienne est adoptée. Henderson est jaloux, alors il inscrit le dernier essai en coin. Les supporters seuvrés depuis dix mois voient enfin les leurs accrocher les deux points du succès. Et avec la manière, s'il vous plait. Les joueurs de Richard Agar n'ont pas réussi a planter le moindre essai en seconde période. Les progrès entrevus en défense ces deux dernières semaines ne sont pas usurpés. La défense tient le choc. Rassurant avant la terrible série de trois matchs en neuf jours qui débutera vendredi du côté de Londres. Pas question de sortir les rasoirs messieurs.

L'Indépendant


L'après Match..


Neuf mois, 28 jours et 25 minutes. Longue et douloureuse fut l'attente après la dernière victoire en date des Dragons dans leur antre (le 19 juin dernier face à Wakefield, 30-23). L'accouchement, lui aussi, s'est fait dans la douleur. Forcément. Mais après 20 premières minutes "sous tension" face à une référence en matière de 6 de devant, le Dragon parvint enfin à briser ses chaînes. Peut-être suffisait-il de changer de vestiaires ? Ou fallait-il simplement garder confiance en Trent Robinson quand il disait que "ça ne prendrait pas tout de suite, qu'il fallait d'abord construire une méthode et créer des combinaisons pour produire un jeu plus ouvert tel que je le voulais". Peut-être un peu de tout ça. Mais cette victoire, pourtant la 3e consécutive, ne suffit pas pour enflammer le mentor de la nouvelle philosophie catalane, faite de jeu à outrance : "On peut jouer beaucoup mieux que ça encore. J'étais content qu'on ait gagné, qu'on ait fait plus de jeu ici. On sortait de trois défaites à la maison, dans ces conditions, c'était un super match. Mais on a été moins forts que la semaine dernière (à Wigan, ndlr). On a eu moins de réussite sur quelques passes. Je sens qu'on peut encore progresser".

 

Ferriol : "Ne pas perdre la tête"

Un immense soulagement quand même. Et ce à double-titre. Un, les Dragons ont enfin gagné à domicile. Deux, ils ont vaincu leur bête noire, des "Airlie Birds" qui n'avaient jamais perdu à Brutus jusque-là. Ceux-là même qui martyrisaient les Dracs l'an passé, lors d'une rafale de phalanges mémorable. Un fait d'armes que le coach australien n'a pas manqué de rappeler à ses joueurs avant la rencontre : "Effectivement, on a discuté de ça. J'ai vu le match, super chaud. Et on n'a pas manqué de chauffer les joueurs à ce niveau". Un souvenir douloureux, qui fait désormais partie du passé pour Jean-Philippe Baile : "C'est vrai, il y avait eu quelques échauffourées, et moi, je me casse le bras contre eux. On avait mis l'accent sur l'agressivité. Si on n'était pas parvenu à les prendre devant en ayant une bonne ligne en défense, alors on n'aurait jamais pu écarter les ballons et développer notre jeu".

 

Ainsi, les Dragons ont évité le piège avec brio, audace et talent. Désormais 6e de la Super League, les Catalans comptent surfer sur cette vague de succès (3 d'affilée), qu'ils n'avaient plus connu depuis... 2009 (entre le 11 et le 25 septembre). Une éternité. "Tout le monde prend confiance", assure David Ferriol. "On est remonté au classement, et c'est déjà pas mal quand on sait que c'est un challenge difficile. Il faut continuer sur cette lancée, rester dans cette position, ne pas perdre la tête et continuer à travailler dur. On n'est pas encore arrivé au bout. Il faut en remettre une couche".

 

C'est le souci en Super League, "tous les matches peuvent être piège si on ne les prend pas avec sérieux. Elle est très aléatoire cette compétition", juge Baile. Des Dragons prudents pour qui le printemps est synonyme d'entrée dans une nouvelle ère.